Soundjock Soundjock
B.P 479 Yaoundé - Bastos, Rue 1811
Grand passionné de la Littérature Orale, des Traditions Africaines et de la Langue Française il a participé à leur valorisation à travers plusieurs œuvres.
Nourri aux humanités chez les Jésuites, Agrégé de Grammaire, Emmanuel SOUNDJOCK SOUNDJOCK est un pur produit de l’école française. Enseignant à la Faculté de Lettres et Sciences Humaines de l’Université Fédérale du Cameroun dont il devient le troisième Doyen noir après les blancs, il travaille pour la « défense et l’illustration » de la langue de Molière.
Le séjour européen de l’étudiant, sa formation universitaire et sa fonction d’enseignant de la langue et de la littérature française, n’ont pas réussi à « rompre le cordon ombilical qui le fait un » avec ses premiers amours, nous voulons dire, la culture du terroir qui a bercé son enfance, et dont les réminiscences sommeillent à l’ombre de son âme. Comme pour dire que « l’on oublie pas les ruisseaux où l’on se baigna jadis »
Au début de la décennie 70, l’enseignant de grammaire française entreprend une sorte rite de réconciliation : réconciliation avec lui-même et avec sa culture originelle. Son séjour à la tête de l’INE et du CE.RE.L.TRA lui en donne l’occasion et les moyens.Un filon prometteur s’offre à lui : la littérature de l’Afrique ancestrale. Pour enraciner le projet dans la durée de l’aventure intellectuelle et culturelle de l’Afrique qui se profile à l’horizon, et soucieux de la nécessité de la poursuite l’œuvre, SOUNDJOCK SOUNDJOCK s’entoure de jeunes chercheurs, enthousiastes, convaincus et résolus, dont Charles BINAM BIKOI, son ancien étudiant. Ensemble, le maître et le disciple publient Les Contes du Cameroun (Première édition ?).
En 1976 ; SOUNDJOCK SOUNDJOCK est nommé chef du CE.RE.L.TRA. (Centre de Recherche sur les Langues et les Traditions) qui deviendra plus tard C.R.E.A. (Centre de Recherche et d’Etudes Anthropologiques) sous l’I.S.H. (Institut des Sciences Humaines) Il est le premier chef de ce centre qui a trois départements :
Le programme ALCAM (Atlas Linguistique du Cameroun) est lancé en 1976 avec trois volets :
- Identification et description des langues,
- Standardisation des langues,
- Modernisation des langues.
C’est ce programme camerounais qui est adopté à la réunion des experts Africains en décembre 1976 et a donné le jour aux projets :
- ALAC
- LETAC
Il reste à la tête du CERELTRA devenu CREA jusqu’en 1978 pour devenir le premier Secrétaire Exécutif du CERDOTOLA.
Rien d’étonnant dès lors de retrouver le grammairien-oraliste à la tête de cette structure naissante. Rompu à l’exercice de « thème et version », l’homme met sa compétence linguistique et culturelle à contribution, dans la transcription et la traduction des corpus de littérature qu’il a initialement collectés.
Avec l’ACCT, il encadre, dès son arrivée au CERDOTOLA, les projets de première génération mis sur pied par l’ACCT. S’ensuit une série de réunions concernant les pays membres de l’Afrique Centrale, même de toute l’Afrique.
Fructueuse collaboration qui aboutira pendant plus de 10 ans à des publications dans le cadre de la recherche dans la sous -région Afrique Centrale. Plusieurs réunions de concertation entre les états, des réunions de mise au point ainsi que des sessions de formation et de capacitation des chercheurs de tous les pays africains. En 1988, est lancé le projet RELAC qui concernait la mise en réseau documentaire de l’Afrique Centrale sous la coordination du CERDOTOLA ainsi que la mise sur pied des observatoires des langues dans les pays membres. Un accord cadre est signé en Février 1977 à Paris. Mais ces projets ne seront pas réalisés à cause des problèmes liés à l’administration de l’ACCT et à la récession économique de l’heure : la coopération connait un effondrement et le CERDOTOLA connaitra alors des moments sombres, des années de galère jusqu’en 2005.
En 2003, SOUNDJOCK SOUNDJOCK cède la place à l’actuel Secrétaire Exécutif, mais avant son départ, il relance la révision des atlas linguistiques de l’Afrique Centrale qui étaient vieux de 30 ans environ : au vu du développement et de l’avancée des recherches.
Après son départ, SOUNDJOCK SOUNDJOCK continue à s’intéresser aux langues et cultures africaines. Il a pensé qu’il était temps de revoir la situation linguistique de l’Afrique Centrale. Ce n’est qu’en 2011 et 2012 que cette révision verra le jour sous les éditions du CERDOTOLA. Seuls deux pays ont terminé cette révision.
Il travaille avec BOUM NDONGO SEMENGUE à la mise sur pied de la grammaire du basaa en basaa ( mabok ma nkot) qui ne verra pas le jour au moment où il décède en 2012 .
SOUNDJOCK SOUNDJOCK, ce grand homme a œuvré pour la promotion des langues africaines dans le cadre de l’exercice de ses fonctions en qualité de Secrétaire Exécutif du CERDOTOLA et même au-delà de cette fonction.
Si le séisme économique des années 80 qui a secoué l’ensemble des pays africains n’a pas épargné le CERDOTOLA, c’est néanmoins sur les jalons posés par SOUNDJOCK SOUNDJOCK que C. BINAM BIKOÏ, son illustre successeur, a su lui bâtir une visibilité et une renommée quasi mondiale.