Quarantenaire du CERDOTOLA

Croisade internationale pour la reconsidération des Cultures Patrimoniales d’Afrique

Enraciner l’Emergence de l’Afrique!

Finale Songo’o – Awalé

Le Songo peut être considéré comme un sport cérébral qui est originellement un jeu propre des groupes Bëti

Les activités ludiques existent chez tous les peuples, elles font partie des traditions et parfois liées à des types d’environnement. Avec la colonisation, les peuples du continent africain ont de plus en plus adopté les jeux venus des pays colonisateurs, au détriment de ce qui était connu et pratiqué dans leurs sociétés traditionnelles. Pour la renaissance de l’Afrique en vue de son développement à partir de ses racines tel que préconisé par le Cerdotola, il est important de soutenir d’une manière ou d’une autre, la pérennisation de certains jeux qui ont continué à être pratiqués au sein des groupes tribaux dans lesquels ils étaient originellement connus, ou se sont parfois étendus à d’autres pratiquants issus d’autres sphères culturelles. Un de ces jeux traditionnels pratiqué  au Cameroun, ainsi que dans des pays voisins où s’étend l’aire culturelle pahouine (Fang – Bëti – Bulu) est le Songo. Il est connu aussi en Afrique de l’Ouest et principalement en Côte d’Ivoire sous le nom d’awalé.

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Le Songo et sa pratique

Le Songo peut être considéré comme un sport cérébral qui est originellement un jeu propre des groupes Bëti. Laburthe-Tolra qui a profondément étudié ce peuple, le signale comme faisant partie des moyens d’éducation (Les Seigneurs de la forêt, page 295), c’était le principal jeu des Bëti, il est exclusivement pratiqué par les hommes surtout dans l’après-midi après les travaux. Le Songo est un jeu de stratégie qui se joue à deux, il est constitué de deux alignements collés de cases qui se font face ; chacune des cases renferme au départ 5 pions des graines de l’arbre ezezang (Ricinidendronheudelotti). Le jeu consiste à déplacer les graines de la droite vers la gauche jusqu’à les passer à l’adversaire avec des règles précises pour les ramasser à un moment ; à la fin le vainqueur doit posséder plus de pions que son adversaire selon la règle choisie, ou alors l’issue peut être un match nul. Selon les règles, il existe deux grands types de Songo, le « Songo Eton » et le « SongoEwondo ».

Contrairement à la plupart des autres jeux traditionnels du Cameroun demeurés « ethniques », le Songo par le biais de l’urbanisation post coloniale et du Cameroun indépendant, a vu augmenter le nombre de ses adeptes par des ressortissants issus d’ethnies non pahouines. Le Songo est devenu ainsi un « jeu national » qui à sa façon, a une importance comme facteur d’unité nationale au Cameroun. La réputation du Songo comme jeu de stratégie, s’est invitée dans la recherche ; ainsi, Serge Mbarga Owona, auteur de plusieurs publications sur ce jeu, a créé un logiciel du Songo qui a des arguments pouvant lui permettre de se mettre au niveau des jeux de cet ordre, à l’image du jeu d’Echecs.


Perspectives pour le Songo
Compte tenu de toute cette importance du Songo dans la société camerounaise, le Cerdotola, fidèle à sa mission de préservation et de valorisation des traditions africaines, se propose d’instituer un championnat national de ce jeu, et à terme d’en créer une Fédération. Le fait que le Songo n’ait ni championnat ni Fédération au Cameroun est une faute à corriger. Comment peut-on expliquer cela lorsqu’on sait qu’il existe une Fédération camerounaise du jeu de Dames qui est pourtant un jeu d’esprit venant de la colonisation ?
Pour concrétiser ce projet, le Cerdotola a pris contact avec Kadji Group pour le sponsoring de l’organisation d’un championnat de Songo. Etant donné que ce holding s’intéresse à la promotion de la culture camerounaise, il est donc indiqué que ces deux structures s’associent pour la réalisation de ce projet. Pour ce championnat, il y aura le « Songo Eton » et le « SongoEwondo » qui vont voir concourir des joueurs pratiquant les règles du type éponyme.
Le championnat se déroulera pendant 2 jours du weekend (samedi et dimanche). Pour l’édition initiale de lancement, les joueurs invités (une quarantaine environ) seront ceux qui jouent dans différents endroits de la ville de Yaoundé. La cérémonie débutera par quelques speeches évoquant l’importance du Songo dans la société traditionnelle pahouine et dans le Cameroun moderne. Pour ce dernier aspect, on aura l’allocution de Serge MbargaOwona sur les aspects informatiques.
A l’issue du championnat, une fédération camerounaise de Songo sera lancée par le Cerdotola qui prendra des dispositions pour l’officialiser auprès des autorités compétentes. En dehors de la fédération, qu’il soit envisagé de créer une Académie camerounaise de Songo (ACASO), à l’instar de l’Académie Nationale de Football (ANAFOOT) créée par un Décret présidentiel le 08 août 2016.


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